My absolute Darling de Gabriel Tallent | Gallmeister
Rédigé le 7 mars 2018 ~ Coup de coeur Inside !
Premières phrases de My absolute Darling
La vieille maison est tapie sur la colline, avec sa peinture blanche écaillée, ses baies vitrées, ses frêles balustrades en bois envahies de sumac vénéneux et de rosiers grimpants. Leurs tiges puissantes ont délogé les bardeaux qui s’entremêlent désormais parmi les joncs. L’allée de graviers est jonchée de douilles vides tachées de vert-de-gris. Martin Alveston descend du pick-up et ne regarde pas Turtle qui reste assise derrière lui dans l’habitacle, il gravit le porche, ses chaussures militaires émettent un son creux sur les planches, un homme robuste en chemise à carreaux et jean Levi’s qui ouvre la porte vitrée coulissante. Turtle attend, elle écoute les cliquetis du moteur avant de lui emboîter enfin le pas.
Pourquoi My absolute Darling ?
Il y a des livres, comme ça, qui, sans lire le résumé, vous appellent. My absolute Darling est le premier grand format Gallmeister à sortir avec les nouvelles couvertures; bien que je ne sois pas fan de ce changement – la sobriété de leurs couvertures me plait énormément – sa jaquette m’a tapé dans l’oeil (sous la jaquette, la couverture est blanche avec l’image en couleur, c’est très joli). C’est donc sans trop savoir de quoi il allait être question et en évitant de lire toutes publications parlant de ce livre que je me suis lancée dans ma lecture.
Julia, 14 ans, vit seule avec son père près de Mendocino, en Californie du Nord. Ils vivent isolés dans la forêt, dans une maison qui se délabre de jour en jour depuis la mort de sa mère.
Martin, le père de Croquette, est persuadé que la fin du monde est proche; alors il entraîne sans relâche sa fille – depuis son plus jeune âge – à manier les diverses armes à feu qui sont en leur possession.
Turtle n’est pas très bonne à l’école, elle n’a pas – et ne veut pas — d’amis. Elle est complètement sous l’emprise de son père, un gars rustre, violent et possessif. Un jour, Turtle rencontre Jacod, un garçon de son âge, cette rencontre va complètement changer sa vie.
Julia, Croquette et Turtle ne sont qu’une seule et même personne.
Alors là, mes amis, comment vous dire que ce livre est un chef-d’œuvre monumental! Je suis passée par tous les stades de sentiments pendant ma lecture. Il m’est même arrivé de devoir faire une pause dans ma lecture, pour me reposer psychologiquement et respirer car j’ai dû lire certains passages en apnée. C’est pour vous dire dans quel état m’a mise cette lecture !
Turtle et Martin vous marqueront longtemps ! L’auteur a fait un énorme travail sur ses personnages principaux, il est impossible de rester stoïque face à eux.
Le personnage de Turtle / Croquette / Julia est tellement touchant, même si régulièrement j’ai eu envie de la secouer pour qu’elle réagisse, pour qu’elle ouvre les yeux. J’ai eu peur pour Turtle, vraiment peur ! Martin, ce père rustre et monstrueux, m’a donné des envies de meurtre !
Et en parallèle, l’auteur nous livre — avec des mots posés et réfléchis — des descriptifs de paysages et de nature magnifiques et totalement immersifs.
P63 : Elle arpente les solives du porche et reste un instant à contempler les fougères noires. Elle sent l’odeur de la rivière. Elle sent l’odeur des pins. Elle sent l’odeur de leurs aiguilles recourbées et poussiéreuses.
J’ai appris que Gabriel Tallent avait mis 8 ans pour écrire « My absolute Darling », son premier roman. Cela se ressent, car chaque mot est juste et à sa place. Rien n’est en trop dans ce livre fabuleux, et dire que l’auteur a à peine 30 ans !
La puissance de l’écriture de l’auteur est incroyable. Dès les premières lignes il m’a complètement envoûtée avec une écriture descriptive, riche et intense. Même le titre est parfait; d’ailleurs, c’est un très bon choix d’avoir gardé le titre en VO.
L’histoire est écrite à la troisième personne: en règle générale, je n’apprécie pas ce genre narratif, mais ici, non seulement cela ne m’a pas gênée, mais je dirais même que c’était nécessaire, cela donne une forte intensité au récit !
Il était juste obligé que « My absolute Darling » soit édité chez Gallmeister, car il regroupe en un seul livre les thèmes principaux de la maison d’édition : le roman noir américain et le nature writing.
J’ai déjà envie de relire ce pavé de presque 500 pages et je mets une option sur le prochain livre de l’auteur.
« My absolute Darling » de Gabriel Tallent est noir, puissant et magnifique, ce livre a tout ! Ne passez surtout pas à côté; ce n’est pas un conseil, mais un ordre : lisez-le !
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My absolute Darling de Gabriel Tallent | Gallmeister est publié dans la catégorie Lectures d’Amérique du Nord avec le(s) Thème(s) : coup de coeur, Gallmeister, thriller
Mon billet va paraître lundi prochain mais j’avais hâte de lire ton avis et là woaw 10/10
j’ignorais qu’il avait mis huit ans à l’écrire -je l’ai vu à la LGL, tu as du le voir également à la télévision. Je lirai son prochain (en espérant qu’il ne mettra pas huit ans …)
Oui 10/10 🙂 Coup de cœur absolu pour moi ! moi aussi j’ai hâte de lire son prochain livre mais cela va être dur de pouvoir faire mieux ! hâte de lire ton billet, j’ai cru comprendre que tu avais quelques réserves…
Je suis en train de le lire, je suis estomaquée, sonnée, remuée, tourneboulée.
C’est âpre, violent, puissant, les mots s’entrechoquent, les phrases me donnent le tournis, j’ai besoin de faire des pauses dans la lecture pour digérer .
Rarement un livre m’avait autant chamboulée.
ce livre m’a fait exactement le même effet que toi ! une des rare fois de ma vie de lectrice que cela m’arrive.